Caroline du Sud
28 octobre: Chaud, humide et moche
Ça y est, la chaleur est revenue. Avec 28 degrés et une humidité à 90% en plus d'un vent de face régulier, la journée de 55 km nous a semblé beaucoup plus difficile qu'elle aurait dû l'être. Peut-être commençons-nous à être un peu plus fatigués? À regarder l'air d'Hugo à la fin de la journée, on pourrait le croire... Il nous reste seulement 2 jours pour atteindre Charleston à temps pour l'Halloween; des journées où nous devrons couvrir 90 km et plus par jour.
Pas grand chose à dire de la journée, sinon qu'elle a été longue. La ville de Conway où nous sommes ce soir est à l'image de la journée... Un grand boulevard Taschereau qui daterait des années '70, figé dans le temps. Arrivés au Motel, Nathalie voulait repartir visiter le "Historic District". Elle explique la suite dans son journal: "Pour m'enlever le goût de visiter la ville, Mario me l'a montrée sur le web. Décidément, ça ne valait pas la peine de quitter la chambre climatisée!" Nous avons terminé la soirée avec une partie de Munchkin familiale. Nous n'avions pas joué depuis longtemps.
Jusqu'à présent, nous avons vu 2 visages de la Caroline du Sud. Les villes pauvres et les développements urbains privés, souvent entourés de golfs installés sur le territoire d'anciennes plantations, où les maisons proprettes et souvent cossues semblent toutes identiques.
On voit de plus en plus comment sont utilisés les fonds du gouvernement fédéral, les "recovery funds". En Pennsylvanie et dans les Carolines, nous avons vu plusieurs routes parfaites (à nos yeux de Québécois) qui étaient resurfacées.
29 octobre: 90 km sans accotement
Contrairement à nos appréhensions, la journée s'est très bien passée. Partis à 8h30 et arrivés à 14h40, nous avons roulé toute la journée sous un mélange de soleil et nuages, avec un petit vent de dos très agréable. Nous avons fait très peu d'arrêts, avec le résultat que nous étions tous ankylosés à l'arrivée.
Au détour de la route, nous sommes tombés sur une vingtaine de gros vautours qui dévoraient les entrailles d'un chevreuil probablement frappé par un automobiliste. Impressionnant. Ils se sont éloignés à contrecœur, s'installant dans un arbre juste à côté. Un moment très "Luky Luke", faisait remarquer Nathalie.
Un peu plus tard, nous avons pique-niqué près d'une école primaire où des élèves jouaient au football. Maxime et Hugo étaient très intéressés, surtout ce dernier. Ils se sont même transformés en commentateurs sportifs. Ils avaient l'air plutôt envieux... Leurs amis leurs manquent.
À quelques km de notre fin de parcours, nous nous sommes arrêtés sur le pont enjambant la Black River. Notre bouquin affirmait que cette rivière était remplie d'alligators. Les garçons étaient bien excités. Malheureusement, on n'a rien vu...
Côté trajet, nous avons roulé toute la journée dans un comté très pauvre et peu habité, sur des routes en lignes droites sans accotements où circulaient de nombreux camions à haute vitesse. Une dizaine de fois dans la journée, quand ces gros camions croisaient d'autres véhicules à notre hauteur, nous avons dû nous précipiter sur le bas-côté gazonné, au risque de culbuter avec nos vélos. Heureusement, personne n'a eu d'accidents. Un petit accotement, ne serait-ce que d'un pied de large, aurait été le bienvenu...
Nathalie a résumé la journée ainsi: "D'un trou à l'autre". Et elle a parfaitement raison. Nous sommes à Andrews, un village de 3000 habitants qui a tous les services essentiels: McDonalds, Subway, etc. En fait, c'était le seul endroit où coucher pour se rendre à Charleston. Et c'est vraiment la seule raison pour laquelle nous y sommes!
30 octobre: Dernier sprint pour Charleston
La journée de 95 km a débuté à 8h15. Nous avions déjà pédalé 60 km à midi, au grand plaisir d'Hugo, qui voulait parcourir la plus grande distance possible en avant-midi. Il n'y avait pratiquement aucun vent ou parfois une légère brise dans notre dos. Notre rythme très rapide en matinée ainsi que le fait que nous n'avons pratiquement pas pris de pauses nous ont permis de faire davantage d'arrêts en après-midi.
Nous avons fait une pause en matinée pour observer les monticules créés par les fourmilières en bordure de la route. Certains monticules s'élèvent jusqu'à près de 2 pieds de hauteur. Afin de voir la réaction des fourmis, nous avons arrosé une des fourmilières avec une bouteille d'eau. La réaction a été instantanée. Des milliers de petites fourmis rouges (on les appelle "fire ants" par ici) sont sorties pour faire face au danger. Impressionnant. Il paraît qu'elles se synchronisent pour piquer leurs victimes et que leur piqure est très douloureuse. Ce sont des fourmis très agressives... À les voir réagir, je n'ai pas de misère à le croire!
Nous sommes arrivés chez May en milieu d'après-midi. Nous l'avions rencontrée dans un motel très ordinaire à Lancaster, en Pennsylvanie, alors qu'elle était en voyage elle aussi. Le contact ayant été très chaleureux et sympathique, elle nous avait invités à passer par chez elle en banlieue de Charleston, à Sullivan's Island.
À notre arrivée, nous avons entreposé nos vélos dans son garage, pour un repos bien mérité après 16 jours consécutifs de vélo. Peu après notre arrivée, les enfants ont rencontré les enfants de la fille de May, Caroline, qui demeure à 3 km de chez elle. Caroline parle français, ayant passé un an en France à l'adolescence. Maxime et Hugo se sont immédiatement bien entendu avec leurs nouveaux amis Max (9 ans) et Henry (10 ans), avec lesquels ils ont joué toute la soirée.
31 octobre: Halloween en voiturette de golf!
Grâce à May qui nous a accompagné, la matinée a d'abord été consacrée à une visite au magasin de vélo. Nathalie avait besoin d'un nouveau cyclomètre (elle a perdu le sien) et Mario devait acheter de nouveaux patins de frein. Nous avons ensuite magasiné des costumes d'Halloween pour les enfants. Maxime et Hugo seront des soldats alors qu'Henry sera un prisonnier. Max pour sa part gardera son uniforme de joueur de soccer qu'il avait porté dans la journée. Finalement, Nous sommes passés par une librairie Barnes & Nobles pour acheter des guides pour préparer la suite du voyage en Floride et au Costa-Rica.
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, après Key West à l'extrême sud de la Floride, nous remonterons en vélo jusqu'à Tampa Bay pour un match de hockey Canadiens-Lightning, puis nous passerons les 2 premières semaines de janvier à Kissimee, en banlieue d'Orlando, tout près du complexe de Walt Disney. Nous y avons loué une maison où des membres de nos familles viendront nous rejoindre. Nous allons donc célébrer Noël en famille en janvier, même si tout le monde ne pourra y être. Malheureusement grand-papa Marcel et Huguette ainsi que cousin Samuel et la soeur de Mario, Johanne, ne pourront être des nôtres.
Après la Floride, à la mi-janvier, nous avions l'intention d'aller visiter des parcs nationaux dans le sud-ouest américain. Mais nous avons réalisé que la température là-bas en hiver était plutôt froide... Pas très agréable. Nous avons donc décidé de changer nos plans. Après quelques jours de recherche, nous avons choisi de partir pour un mois au Costa-Rica avec les enfants en compagnie de la mère de Nathalie, Jocelyne. Nous comptons louer un 4X4 et nous promener un peu partout dans le pays. Le retour à Montréal est prévu pour la mi-février... à moins que nous changions d'idée à nouveau!
L'après-midi a été passé à la plage, où nous nous sommes bien amusés dans les vagues.
La soirée d'Halloween a été vraiment spéciale. Sulliver's Island est une petite île de 5 km par 1 km. Pour l'Halloween, les policiers avaient bloqué aux voitures l'accès d'une dizaine de rues dans l'ouest de l'île. La plupart des vieilles demeures cossues étaient décorées pour l'occasion. Ces maisons étaient autrefois occupées par les officiers de Fort Moultrie, un fort situé jusqu'en 1947 à l'extrémité ouest de l'île. La plupart des enfants étaient transportés sur place en voiturette de golf, un moyen de transport utilisé massivement par les résidents de l'île... et nous n'étions pas différents des autres! À un point tel qu'il y avait parfois des embouteillages de voiturettes! Avec May, Caroline et ses enfants, Maxime et Hugo ont adoré l'expérience. Évidemment, ils se sont empiffrés de bonbons toute la soirée!
1er novembre: Fort Sumter
May est passée nous prendre en après-midi. Nous nous sommes ensuite dirigés vers The Citadel, une école militaire privée datant du début des années 1900 formant des officiers pour l'Armée, la Réserve et autres corps militaires. Le mari de May y a étudié (il était pilote d'hélicoptère au Viet-Nam, puis officier de la Réserve atteignant le grade de lieutenant-colonel). May y a aussi étudié en éducation, puisque cette institution offre également des programmes d'enseignement civils de niveau universitaire. Nous avons visité le musée des cadets ainsi que les armes (avions, hélicoptères, tanks, etc.) exposées au centre du campus.
Après un petit déjeuner savoureux où Nath nous a préparé ses fameuses crêpes, May nous a déposés au centre-ville de Charleston d'où nous avons marché jusqu'au port. C'est de là que nous avons pris une croisière dans la baie qui nous a menés jusqu'au Fort Sumter, un fort maintenu par le service des parcs nationaux.
C'est ici qu'a commencé la guerre de sécession. À la fin de 1860, 4 jours après la sécession de la Caroline du sud des États-Unis, la garnison de soldats fédéraux fidèles au Nord basée sur Sullivan's Island s'est installée dans Fort Sumter, un fort bâti sur une île artificielle en plein centre de l'entrée de la baie, contrôlant l'accès à la ville par la mer. Le gouverneur de la Caroline du Sud, furieux, a alors ordonné la confiscation de tous les bâtiments fédéraux en Caroline du Sud. Après 3 mois de siège et 2 tentatives de ravitaillement, le bombardement du fort a débuté. Après 34 heures, la petite garnison s'est rendue, cédant cet emplacement stratégique. De 1863 à 1865, des bombardements incessants par les forces du Nord ont complètement détruit le fort, qui a cependant été évacué uniquement vers la fin de la guerre par les forces du Sud. Les enfants ont bien apprécié la visite grâce à leur meilleure compréhension de cet affrontement (en particulier après la visite de Gettysburg).
Nous sommes revenus juste à temps pour le repas, mijoté par Caroline. Son amie Melissa s'est jointe à nous pour le repas. C'est durant le repas que nous en avons profité pour inviter May, Caroline et les enfants à venir nous visiter à Laval/Montréal. Nous avons offert un guide de voyage sur Montréal et Québec à May et Caroline, alors que les enfants ont offert un CD de Simple Plan à Henry et Max, question de leur faire connaître de la musique du Québec qu'ils aiment beaucoup.
Les enfants ont joué avec leurs amis avec des fusils Nerf tirant des balles de plastique mou et ont eu encore une fois un grand plaisir.
2 novembre: Des vacances dans les vacances...
Ce matin, les enfants ont dormi plus tard et les parents aussi. Grâce à la généreuse hospitalité de May, on se sent comme si nous étions en vacance de nos vacances (qui sont parfois un peu fatigantes, il faut l'admettre). Nous avions le projet de visiter le Musée maritime de Patriot's Point mais nous avons trop tardé.
À la place, après l'école des enfants, nous les avons laissés jouer puis Mario les a amenés à Fort Moultrie, à un km de chez May sur Sullivan's Island. Ce fort, en service de 1776 à 1947, était chargé de la défense de la baie de Charleston. La visite rapide s'est avérée très intéressante. Nous avons entre autres appris que Charleston était l'un des principaux points d'entrée des navires amenant des esclaves africains. Et c'est à Sullivan's Island que les équipages et passagers devaient parfois être mis en quarantaine.
En soirée, Caroline, Mario et Nathalie ont soupé dans un charmant petit resto de Mount Pleasant (banlieue de Charleston), pendant que les enfants des 2 familles se faisaient garder ensemble chez Caroline. Au moment de quitter, la voiture a refusé de démarrer. C'est Mario, grâce à ses talents reconnus de mécano, qui a sauvé la soirée. Le problème était causé par un mauvais contact sur la batterie. En un tour de main, grâce à quelques manipulations expertes, tout était en ordre à nouveau. Fort! Très fort! Michel, tu peux être fier de ton fils!
3 novembre: Visite de Charleston
La matinée a été consacrée à une visite guidée par Caroline de la vieille ville de Charleston. Afin de compléter le tout, Nathalie a aussi fait l'achat d'un petit livret proposant un trajet auto-guidé. La ville de Charleston est absolument fascinante. Un incroyable nombre de demeures datant des années 1700 ont été restaurées et sont toujours utilisées. En marchant dans les rues, on a l'impression de revenir en arrière dans le temps. Afin de s'assurer de l'intégrité des demeures et de leur style, une commission d'architecture doit autoriser tout projet de rénovation dans la vieille ville. Au moment de la Guerre de sécession, cette ville était de loin la plus riche du Sud. Et encore aujourd'hui, cette opulence est évidente.
En cours de route, nous avons visité la vieille poudrière de la ville, datant d'autour de 1670. Nous nous sommes aussi arrêtés au Musée de la traite des esclaves (Old Slave Mart Museum), situé dans les bâtiments qui ont abrité jusqu'en 1863 le marché aux esclaves de la ville... Nous y avons appris comment étaient traités les esclaves à l'époque, y compris dans leur transport depuis leur capture en Afrique et leur voyage de 3 semaines à 3 mois dans des navires où ils étaient tellement entassés qu'ils pouvaient à peine bouger. De 5 à 25 % d'entre eux mouraient au cours du voyage... C'était sur ces esclaves que reposait la richesse du Sud et de ses immenses plantations. Un esclave masculin de 20 ans pouvait se vendre 1 500$ à l'époque (soit autour de 32 000$ en dollars de 2007). Les enfants ont été très impressionnés.
En après-midi, nous avons visité le site d'une plantation datant de 1680, Drayton Hall. La famille Drayton, qui a possédé le domaine durant 7 générations, l'a récemment remis au National Thrust for Historic Preservation, dont la mission est d'assurer la préservation du patrimoine architectural. Le bâtiment principal est l'un des rares dans les plantations de la région qui n'a pas été saccagé par les forces du Nord lors de leur occupation de la région en 1865 ou par le tremblement de terre de 1886.
4 novembre: Aquarium de Caroline du Sud
Petite journée tranquille et ensoleillée, avec 22 degrés. Mario a fait de la mécanique sur les vélos en matinée alors que les enfants ont fait l'école avec Nath.
En après- midi, Mario et les enfants ont visité l'Aquarium de Caroline du Sud. À l'exception d'une section consacrée aux pingouins de Magellan, il est essentiellement axé sur la vie aquatique que l'on retrouve en Caroline du Sud. Bien fait, il était cependant beaucoup moins impressionnant que ceux visités à Boston et surtout à Baltimore.
Pendant ce temps, Nathalie en a profité pour compléter sa visite de la ville avec May. Elles ont bien aimé leur après-midi. Tout comme sa fille Caroline, May connaît à fond la ville et son histoire.
5 novembre: Visite du porte-avion USS Yorktown
Après plusieurs jours d'attente, nous avons finalement visité le Musée naval et maritime de Charleston. Le clou de la visite, le porte-avion USS Yorktown, ne nous a pas déçu. En service de 1943 à 1970, ce navire abritait à l'époque 90 avions et un personnel de 3500 marins et officiers. Nous avons visité le "flight deck", où plusieurs avions pouvaient décoller et atterrir en même temps et le 'hangar deck", où les avions et hélicoptères étaient entreposés.
Nous avons aussi visité la tour de contrôle ainsi que les entrailles du navire abritant l'équipage et l'ensemble des services nécessaires au fonctionnement de cette véritable ville flottante: hôpital, dentiste, bureau de poste, dortoirs, cafétérias, blanchisserie, ateliers, salle des machines, armurerie, etc.
Le vaisseau abritait également plusieurs salles commémorant des batailles importantes de la guerre du Pacifique, ainsi qu'un musée consacrée aux récipiendaires de la Médaille d'honneur du Congrès (Congressionnal Medal of Honour), la plus haute distinction pour les militaires américains.
Les enfants ont bien aimé une vidéo présentant une attaque contre le destroyer USS Laffey (ce vieux destroyer est normalement présent au musée maritime, mais il était en réparation à North Charleston au moment de notre visite). Le 16 avril 1945, ce navire a été attaqué par 22 bombardiers suicides japonais. Le Laffey en a abattu 11 avec ses canons alors que 5 d'entre-eux l'ont atteint, en plus de 2 bombes. Malgré des dommages importants, l'équipage a réussi à sauver le navire et à le ramener au port. De ses 336 membres d'équipages, 31 ont perdu la vie et 71 ont été blessés.
Autre moment fort de notre visite, nous avons essayé un simulateur de vol où nous étions aux commandes d'un F-18 lors de la guerre du Golfe. Même si les 5 minutes ont passé très vite, c'était très réaliste. Les enfants ont beaucoup aimé. Nous avons également visité le sous-marin USS Clamagore, en service de la fin de la 2e guerre mondiale au début des années '70, durant la guerre froide. Puisque nous avions visité un sous-marin de la même époque dans le Maine, nous ne nous sommes pas beaucoup attardés.
Finalement, nous avons aussi visité la reconstitution d'une base de soutien de la Navy durant la guerre du Viet-Nam. À l'époque, les "River Boats" de la Navy étaient chargés de patrouiller les rivières formant le delta du Mékong.
Pour le souper, nous avons mangé chez Caroline, où les enfants ont vu pour la dernière fois leurs amis Max et Henry. Maxime et Hugo ont bien hâte de les revoir à Montréal!
6 novembre: Finies les vacances, on reprend la route!
Après avoir analysé en détail les différents itinéraires possible pour sortir de Charleston et continuer notre périple vers le sud, nous avons constaté qu'ici aussi, plusieurs routes à circulation rapide étaient dépourvues d'accotements. May nous a généreusement offert de nous prendre avec nos vélos et bagages dans son Dodge Durango et de nous amener à une dizaine de milles de la ville de Beaufort, où la route devient plus sécuritaire; au total, une distance d'une centaine de km. Merci May!
Après avoir mis la remorque sur le toit et 2 vélos sur un support à l'arrière (les vélos des enfants et les bagages sont entrés dans la valise), nous sommes partis avec May. La route empruntée traversait de superbes marais. Nous avons dit au revoir à May en fin d'avant-midi, en nous promettant de nous revoir sous peu. Après 7 jours de congé où nous avons profité de son hospitalité, nous revoilà sur la route, les batteries bien rechargées.
Sur le bord de la route, alors que nous avions fait un arrêt pour enlever une broche qui s'était enroulée autour du moyeu de la roue de Mario, Maxime s'est assis à genoux dans le gazon. Quelques secondes plus tard, il se relevait en criant et en se frottant vigoureusement les jambes: "Des fourmis! Il y en a partout!". Il avait dérangé des "fire ants", qui ont décidé de l'attaquer. Une trentaine de fourmis l'ont mordu, après avoir rapidement escaladé ses jambes. Le résultat est similaire à une morsure de mouche noire ou de brûlots. Depuis ce temps, nous regardons tous bien attentivement au sol avant d'aller faire pipi dans un buisson...
Arrivés à Beauport (prononcer Biyou-paurte) en milieu d'après-midi, nous sommes partis visiter la section historique de cette petite ville, la seconde fondée en Caroline du Sud. Les magnifiques résidences historiques étaient très semblables à celles visitées à Charleston. De nombreuses balançoires invitantes étaient installés sur le bord de mer. Nous les avons essayées pendant quelques minutes. Nous avons même pensé à sortir nos livres pour profiter de la douce lumière du soleil couchant. Le problème, c'est qu'il fallait partager les balançoires avec des brûlots voraces et affamés! Les brûlots sont très présents en Caroline du Sud.
En soirée, nous nous sommes attardés dans un superbe petit cimetière entouré d'une clôture de brique, avec des caveaux et des tombes aménagées dans les années 1700. Avec l'éclairage et les arbres touffus, on se serait cru à la Nouvelle-Orléans. Je n'aurais même pas été surpris de voir apparaître quelques fantômes au bout d'une allée... L'atmosphère était telle que Mario s'est mis à raconter aux enfants des histoires de vampires...
7 novembre: En route vers Savannah
Belle journée ensoleillée, autour de 23 degrés. Parfais pour rouler, ce que nous avons fait sur 79 km jusqu'à Savannah, la plus vieille ville de Georgie. La ballade en vélo s'est bien passée, si l'on exclut le manque d'accotements.
Nous avons roulé le tiers de la journée sur des routes à circulation rapide sans accotement. Dangereux et stressant. Nous sommes arrivés en ville en fin d'après-midi. Le paysage parcouru était parfois très beau (marais, petites rivières) et parfois très ordinaire (routes achalandées bordées d'arbres, banlieues sales et décrépies).
Notre motel est situé dans le district historique de Savannah. Le peu que nous en avons vu nous a semblé très joli. La ville est remplie de touristes (nous sommes samedi) et il doit y avoir au moins une vingtaine de visites organisées, signe certain qu'il doit y avoir quelque chose à voir. Nous prendrons une journée de congé demain pour voir le tout.
La suite en Georgie...