Pennsylvanie
21 septembre: Réserve Nationale Delaware Water Gap
Après avoir fait la grasse matinée, nous avons pris la route vers 10h40. Nous avons dû changer notre itinéraire afin de nous procurer de la nourriture pour 2 jours, les possibilités d'approvisionnement étant plutôt limitées dans la Delaware River Water Gap National Reserve, où nous passerons l'essentiel des 2 prochains jours. Nous longerons donc la rivière Delaware du côté de la Pennsylvanie plutôt que du côté du New Jersey. En après-midi, nous avons visité le Visitor Center de Dingman Falls... ouvert seulement le week-end depuis la Fête du travail! Heureusement, il y avait une superbe piste de randonnée menant à la chute. Au retour, Maxime, Hugo et Nathalie se sont livré à une course endiablée (le premier arrivé aux vélos), gagnée par Hugo.
Nous avons monté nos tentes dans un petit camping situé le long de la rivière Delaware. Un camping de 150 emplacements, où un seul autre site était occupé. Un vrai désert. Même à l'accueil, il n'y avait personne. Nous avons donc pu occuper le plus bel emplacement, un espace gigantesque sur le bord de la rivière. À couper le souffle. Les enfants ont écumé les boisés et les emplacements de camping inutilisés à la recherche de bois. Ils en ont finalement trouvé une pile qu'ils ont rapportée au campement, ce qui a permis d'entretenir le feu toute la soirée.
Maxime et Hugo se sont mis à "gosser" des branches avec leur canif, en s'inspirant d'un de leurs amis, Antoine Fortin, un spécialiste. Une soirée très agréable, qui a commencé tôt: quand le soleil se couche à 19h, on a plus de temps pour relaxer. Finalement, Maxime a eu froid avec le sac de couchage de Nathalie, alors que Nathalie a dormi au chaud dans le sac de couchage de Maxime. Il semblerait que la déficience soit du côté du sac de couchage plutôt que du côté de Nathalie...
22 septembre: 11e journée consécutive sur les vélos
Depuis notre sortie de Boston le 11 septembre, nous avons pédalé 11 jours consécutifs sans prendre de journées de congé. Il y avait peu de choses à voir et il fallait s'assurer d'être à temps à Philadelphie pour le match des Flyers. Nous avons demandé aux enfants s'ils préféraient pédaler des journées de 50 km et plus avec quelques journées de congé où s'ils préféraient de plus petites journées d'une quarantaine de km. Ils préféraient les petites journées. Dans les derniers 7 jours, nous avons pédalé 285km (notre objectif était 250). Mais maintenant que nous avons bien roulé, nous cherchons un endroit intéressant où nous pourrions faire quelques activités sans les vélos. Pas facile à trouver dans le coin. Nous pensions que la Réserve du Delaware Water Gap ferait l'affaire, mais la seule activité à faire est la randonnée pédestre. Disons que les enfants ne sont pas très enthousiastes à l'idée de marcher...
La journée s'est déroulé sous un ciel gris et lourd. Nous sommes partis à 8h40, nous attendant à de la pluie en après-midi. Lors d'une pause le long de la route, Mario a raconté aux enfants la fameuse histoire du "Chat hurleur à 6 pattes d'Arabie Saoudite". Une histoire vraie, bien sûr! Après une courte visite au Indian Museum de Bushkill Falls, nous avons atteint notre destination vers 14h30, au grand plaisir des enfants. Après une relaxation bien méritée, école et souper dans un resto mexicain.
23 septembre: L'arrière-pays de la Pennsylvanie
Le manque d'hébergement disponible sur la route et le fait que les enfants ne voulaient pas faire une soixantaine de km nous ont fait changer quelque peu le trajet de la journée (encore). Plutôt que de suivre la rivière Delaware toute la journée, nous avons coupé court et emprunté un trajet qui semblait relativement plat... sur la carte! La réalité était bien différente, comme la fatigue de nos jambes en atteste. L'arrière-pays de la Pennsylvanie, avec ses collines couvertes de champs cultivées et ses petits cours d'eau encaissés, est vraiment un endroit superbe, que nous n'aurions peut-être pas vu autrement.
Notre journée a débuté au Water Gap lui-même, l'endroit le plus spectaculaire de la réserve... Enfin, probablement que c'était spectaculaire en 1968 quand la réserve a été crée, alors que les arbres avaient été coupés pour créer l'autoroute 80. Maintenant que les arbres ont repoussé, les différents "lookout" que nous avons passé n'en ont plus que le nom. À part les arbres, on ne voit plus grand chose. Il paraît que le meilleur point de vue est à partir de l'autoroute... Pas pratique quand on est en vélo!
C'est au Water Gap que nous avons croisé l'Appalachian Trail pour la seconde fois du voyage.
24 septembre: C'est congé!
C'est à Easton, en Pennsylvanie, que nous avons décidé de prendre notre première journée de congé en 2 semaines. Le petit déjeuner étant servi jusqu'à 9h30 seulement à l'hôtel Quality Inn où nous sommes installés, Mario et les garçons ont dû se lever vers 9h (Nathalie était déjà debout). Vive les congés! L'avant-midi a été consacré à l'école et à la baignade dans l'eau super chaude de la piscine intérieure.
En après-midi Nathalie a pris congé de la famille et est allée visiter la ville d'Easton. Pendant ce temps, Mario et les enfants ont visité la Crayola Factory et le National Canal Museum. Les enfants ont pu voir comment les crayons de cire sont fabriqués. Ils ont cependant préféré le National Canal Museum, un musée conçu essentiellement pour les enfants. Ils ont pu déplacer leur barge dans un canal rempli d'eau avec des écluses et déversoirs à l'échelle (cette activité à elle seule aurait coûté le tiers des 3 millions que la National Science Fondation a donné pour revamper le Musée). Ils pouvaient seller une mule (en plastique), créer un canal dans l'eau, diriger une barge, jouer avec des poulies et des engrenages, etc. Un musée très interactif où les enfants se sont beaucoup amusés. Malheureusement nous n'avons pas de photos, puisque c'est Nathalie qui avait l'appareil...
Après le musée, nous avons trouvé dans une petite librairie de livres usagés quelques BD en anglais de petit format. Maxime ne se sent pas encore prêt, mais il est disposé à essayer de les lire. L'une d'entre elle raconte l'histoire des 3 mousquetaires, un roman qu'il a lu aux trois-quart l'an dernier.
À notre retour, nous avons découvert Nathalie profondément endormie comme la Belle au bois dormant. La journée nous a tous permis de nous reposer et c'était le bienvenue.
25 septembre: Des nouveaux bouquins pour Mario et Nathalie
Nous avons repris la route avec le soleil et une température de 22 degrés Celsius. Très agréable pour rouler. Tous avaient les jambes reposées, ce qui a été fort utile dans les quelques montées qui nous attendaient en début de journée à la sortie de Philipsburg. Encore aujourd'hui, nous suivons la parcours bucolique (dit Nathalie) de la rivière Delaware. C'est sur ce trajet que nous avons dû réparer une crevaison de Maxime, causée par un petit fil de fer ayant traversé son pneu. Rien de bien compliqué, nous avons même pu sauver la chambre à air. C'est peu après que Nathalie est tombée dans le fossé avec son vélo en tentant de le déplacer. On a bien ri.
À partir de Frenchtown, nous avons emprunté la piste cyclable du D&R Canal State Park, une piste de plus de 70 milles longeant la rivière sur une ancienne voie ferrée. Très joli, mais Mario ajouterait que la remorque était plus difficile à tirer dans la poussière de roche... C'est aussi à partir de Frenchtown que Nathalie et Mario ont échangé dans une librairie quelques-uns des livres qu'ils avaient lus contre de nouveaux livres qu'ils ont achetés. Mario a pris son temps pour jouir le plus longtemps possible du plaisir de choisir les prochains romans qu'il va lire... Nathalie et les enfants avaient bien hâte qu'il se branche! La journée s'est terminée au camping du Bulls Island State Recreation Area, sur une île au milieu de la rivière Delaware. Et pour une fois, puisque nous sommes un vendredi, nous ne sommes pas seuls.
26 septembre: On arrive à Philadelphie plus vite que prévu!
Une journée fertile en rebondissement, qui a commencé tranquillement par une vingtaine de km sur la piste cyclable suivie la veille. Nous avons dit à Maxime et Hugo qu'ils pouvaient "passer devant et aller à la vitesse de leur choix". Ils se sont alors précipités à toute vitesse et ont augmenté la vitesse à 20 km/h, prenant la position de tête à tour de rôle. Au village suivant, ils nous ont expliqué qu'ils avaient commencé à planifier leur premier voyage à vélo sans leurs parents, vers l'âge de 14 ou 15 ans: "Nous irons à Ottawa et à Toronto aller-retour, en 3 semaines ou 1 mois, avec des amis. Nous aurons des vélos plus gros, avec des sacoches avant et une sacoche de guidon plus grosse". Le fait d'être en avant et d'avancer plus vite que leurs parents semble les avoir rendu euphoriques!
Beaucoup plus intéressante que la veille, cette section de la piste cyclable nous a permis de découvrir de charmants petits villages comme Lambertville. C'est là que nous avons décidé de changer notre trajet pour nous rendre à Philadelphie. Plutôt que d'aller coucher à Norristown, un trajet totalisant plus de 60 km, nous avons décidé de suivre une piste cyclable jusqu'à Bristol, sur le bord d'un vieux canal maintenant inutilisé. Enfin, c'était le plan.
Les premiers km se sont bien passés jusqu'à ce que nous arrivions à Trenton. Disons que le tronçon Trenton-Bristol de la piste cyclable a connu des meilleurs jours. L'ancien canal est en partie vide, plusieurs routes, trains, autoroutes et centres commerciaux se sont dressés sur notre chemin, souvent comme des murs quasi infranchissables. Nous avons dû escalader des viaducs de train, contourner des routes et trouver notre chemin à nouveau. Nous avancions lentement et péniblement. C'est alors que nous cherchions en vain à contourner une autoroute et une série de routes et de viaducs enchevêtrés que nous sommes arrivés devant la gare de train de banlieue de Levittown. Il était15h30 et le prochain train pour Philadelphie passait à 16h09. Nous avions presque 40 minutes pour changer nos plans. Après un appel à l'hôtel pour réserver une nuit additionnelle (nous avons été chanceux, il leur restait une petite chambre un samedi soir), nous nous sommes installés pour attendre le train.
À l'arrivée du train, le contrôleur a débarqué et a dit, comme s'il se parlait à lui-même: "That won't work. Oh no, it will not!". Il nous a alors expliqué le règlement du train de banlieue de Philadelphie: pas plus de 2 vélos ou personnes handicapées en chaise roulante, par train (pas par wagon, par train!). Et en plus, les 2 places étaient déjà prises! Oups... Après 30 secondes passées à nous regarder tous les 4 (surtout les enfants) et à réfléchir, il nous a finalement demandé d'aller vers le dernier wagon, qu'il nous a ouvert en nous disant de monter à bord avec nos vélos, bagages et la remorque. Pas besoin de vous dire comment nous étions soulagés! Maxime nous a dit ensuite que la magie de la "famille à vélo" avait encore opérée. Je pense qu'il a bien raison: ou bien les gens nous prennent en pitié ou bien nous avons vraiment l'air sympathique!
Le trajet de 45 minutes nous a mené directement au centre-ville de Philadelphie, à quelques rues de l'hôtel que nous avions réservé, tout près du quartier chinois. L'hôtel est à prix modique, tout comme sa taille et la grandeur de notre chambre... On nous a dit que c'était la seule disponible pour ce samedi soir mais que nous pourrions en avoir une autre pour les 3 prochains jours. Nous verrons ça demain. La soirée s'est terminée par un excellent souper dans un resto de cuisine familiale vietnamienne recommandé par le Guide du Routard. Pendant que nous attendions dans le bar-loundge qu'une table se libère, nous nous sommes empiffrés de croustilles vietnamiennes tout en écoutant un film chinois de Kung-Fu sur écran géant, sous-titré en chinois et en anglais. Plutôt dépaysant! Tout le monde a aimé son souper, même Hugo notre M. Difficile amateur de fast-food.
27 septembre: Musée d'archéologie et d'anthropologie de l'Université de Pennsylvanie
Comme prévu nous avons emménagé en fin de matinée dans une chambre plus grande. Après avoir cassé la croûte au Reading Terminal Market, un vaste marché couvert situé à deux coins de rues de l'hôtel, nous nous sommes dirigés à pied vers le Musée d'archéologie et d'anthropologie de l'Université de Pennsylvanie (Penn Museum). Fondé en 1887, le Musée a initié ou participé à plus de 400 expéditions archéologiques aux quatre coins de la planète. La vingtaine de salles d'exposition présente un grand nombre d'artefacts provenant de civilisations marquantes dans l'histoire de l'humanité, sur tous les continents: Polynésiens, Étrusques, Empire Romain, Grecs, Assyriens, Égypte, Mayas et Aztèques, Empire Chinois, Tibet, Eskimos d'Alaska, Amérindiens du Sud-Ouest, etc.
Dans l'une des salles consacrées à l'Égypte, Mario, faisant de lui-même un vrai Champollion, a décrypté pour les enfants une stèle de hiéroglyphes. Vous pouvez voir le résultat sur YouTube, de même que la performance d'Hugo, qui s'est livré au même exercice pour le bénéfice de son frère. Interprétation de Nathalie: Voici enfin la preuve filmée que Mario, malgré un air sérieux et crédible, dit souvent un paquet de niaiseries. Le pire dans tout ça, c'est qu'il semble faire des adeptes!
Les adultes ont davantage apprécié que les enfants. Le commentaire d'Hugo: "À un moment donné, on est tanné de voir des statues". Et Maxime de renchérir: "En plus, il manquait de sièges pour s'asseoir".
Après avoir marché davantage dans la ville, nous sommes d'avis que Philadelphie ressemble davantage à New York qu'à Boston: la disposition des rues, les bâtiments des années '30 à grandes colonnes, les rues commerciales, etc. Philadelphie est vraiment une ville agréable à visiter. Nathalie lui trouve même un petit air parisien. Dans Le Guide du Routard, il est écrit que Philadelphie (Philly) est la ville préférée des Français, ça ne doit pas être pour rien!
28 septembre: Franklin Institute Science Museum
Les enfants ayant beaucoup aimé le Musée des sciences de Boston, ils étaient très impatients de voir son équivalent à Philadelphie. Hugo a préféré la section "air show", portant sur le vol aérien: aérodynamique, simulateurs de vol, etc.: "Le plus intéressant, mmm... les avions. Je me suis fait un avion en papier. Cool!" Et dire qu'il y en a qui dépensent des millions pour intéresser les enfants... Un des 8 avions construit par les frères Wright était monté au plafond (construit en 1911 et restauré en 1934).
Pour Maxime: "L'activité que j'ai préféré est le soccer. C'était drôle parce que tu es sur un tapis et tu es filmé devant un mur bleu. Devant toi sur un écran, le mur est remplacé par un but de soccer. Il y a des ballons de soccer que tu vois venir sur l'écran et tu dois les arrêter. J'ai été 2 fois dans les meilleurs scores avec 103 et 107 arrêts."
Mario a préféré la film sur les collisions célestes au planétarium, narré par Robert Redford. On y présentait comment la Lune a été formée par une collision entre la Terre et un autre corps céleste il y a quelques milliards d'années, ainsi que la probable collision entre la Terre et un météorite il y a 250 millions d'années, ayant mené à l'extinction des dinosaures et des trois-quarts des espèces vivantes sur la planète à cette époque.
De son côté, Nathalie a eu sa dose de musée: "C'est un musée très interactif, monté par thème: le coeur humain, le planétarium, Space Command, chemins de fer, les sports, air show, etc. Je l'ai trouvé intéressant mais après 15h, je frôlais l'écoeurantite aiguë... et nous en sommes sortis à la fermeture, à 17h!" À la sortie, un orage diluvien et éclaté... mais puisque nous avions apporté nos impers, nous étions prêts!
Avant le musée, nous avons visité Logan Square (qui est rond...), situé au centre du Franklin Parkway, un gigantesque boulevard à l'européenne qui coupe une diagonale dans les rues perpendiculaires de Philadelphie, encadré à une extrémité par l'Hôtel de ville et à l'autre par le Musée d'art. Ça en jette, comme diraient nos cousins d'outre-Atlantique.
29 septembre: Visite du Philadelphie historique et... les Flyers perdent en tir de barrage!
La matinée a été consacrée à la visite de la section historique de Philadelphie: Independance Hall (où a été adoptée la Déclaration d'indépendante le 4 juillet 1776), Liberty Bell, Congress Hall, etc. Des lieux qui inspirent le respect. Des personnages comme Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, John Hancock et George Washington qui sont très inspirants. Les enfants ont posé d'intéressantes questions sur la séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif. Cela nous a donné l'occasion de leur expliquer les différences entre les systèmes politiques canadiens et américains.Nous avons aussi visité Elfreth's Alley, une petite rue charmante constituée de maisons côtes à côtes construites entre 1728 et 1836. Il s'agirait de la rue résidentielle la plus vieille aux États-Unis. Nous avons ensuite fait le tour de la ville en utilisant le "Phlash bus", un autobus déguisé en tramway faisant le tour des attractions intéressantes de la ville, duquel on peut embarquer et débarquer à volonté.
Nathalie nous a amenés visiter South Street, un coin de Philadelphie habité majoritairement par des jeunes étudiants et artistes. On se serait crus sur la rue Mont-Royal avant qu'elle soit complètement gentrifiée, il y a une quinzaine d'années. Des artistes y pratiquent sur une large échelle le Dumpster Diving. Les matériaux ainsi recyclés sont utilisés dans une forme d'art urbain où ils servent comme matière première.Puisque nous devions assister en soirée au dernier match pré-saison des Flyers de Philadelphie contre le Wild du Minnesota, en après-midi, alors que nous étions au centre-ville, les enfants ont décidé de s'acheter chacun un t-shirt des Flyers. Après avoir bien magasiné, ils en ont trouvés à prix réduit. Ils étaient bien fiers de leur trouvaille. Nos deux hommes avaient l'air de jumeaux avec leurs chandails noirs identiques arborant le numéro 18 et le nom Richards (ils m'ont expliqué, comme si j'étais le dernier des demeurés, que Richards était un "super bon joueur" des Flyers...).
Toute la journée, Hugo nous a "achalés" en nous demandant: "À quelle heure est le match? À quelle heure est-ce qu'on part? Est-ce qu'on a les billets? Quelle est la durée du parcours en métro? Êtes-vous sûrs qu'on n'arrivera pas en retard? Je pense qu'il faudrait partir maintenant (2 heures avant l'événement, alors que nous étions à 20 minutes de métro...)". Le petit monsieur était tellement stressé qu'il en a eu mal au ventre...
Pour ce qui est du match lui-même, nous avons été gâtés. Après le temps réglementaire et la prolongation de 5 minutes, le compte était toujours de 4-4. C'est seulement après le huitième tir que le Wild l'a emporté. Pendant le match, Hugo nous a confié:"Wow! C'est ben plus le fun en personne qu'à la TV!" En revenant à l'hôtel, il ne tenait pas en place tellement il était excité. Maxime, notre verbomoteur par excellence (je ne sais pas de qui il tient ça...), s'extasiait à voix haute, en nous remémorant les moments forts du match: "C'était émouvant et fantastique en même temps!". Ça dit tout. Nous avons réussi à les coucher vers minuit seulement, après une période de lecture-décompression...
Un événement a cependant terni la journée. Mario croit avoir perdu la caméra au Wachovia Center, probablement en sortant les manteaux du sac à dos à la fin de la partie. Conséquence: nous avons perdu les photos et vidéos de cette journée mémorable (les photos présentées dans cette journée ont été glanées sur le web... sauf celle des enfants qui a été reprise le lendemain).
30 septembre: On sort de Philadelphie
Nous avons pris notre temps pour partir en matinée. C'est comme si personne ne voulait quitter la ville. Toute la famille a beaucoup aimé notre séjour à Philadelphie. Nathalie aurait voulu y passer une cinquième journée, mais nous avons rendez-vous à Baltimore avec la soeur de Nathalie, Marie-France, qui va passer quelques jours avec nous dans cette ville et à Washington. Nous sommes partis en début d'après-midi seulement, après avoir dîné dans un parc où les enfants se sont amusés et avoir réparé une crevaison de Maxime.
Après avoir contacté le Wachovia Center pour savoir si quelqu'un avait rapporté la caméra (mais non...), nous sommes allés en acheter une nouvelle. Évidemment, le zoom est plus fort, il y a plus de megapixels, le stabilisateur est supposé être meilleur, etc. Nathalie devrait faire des photos encore plus belles!
La sortie de Philadelphie a été des plus agréables. Sur une cinquantaine de km, nous avons emprunté la piste cyclable longeant la rivière Schuylkill jusqu'à Phoenixville. Une randonnée sur le plat où se succédaient d'anciennes emprises ferroviaires et d'ex-chemins de halage le long de canaux maintenant abandonnés. Nous avons même vus 2 chevreuils et plusieurs marmottes. Un bon vent de face s'est levé en fin de journée, mais l'essentiel de la distance était déjà parcourue.
Par chance, nous avons rencontré sur la piste un cycliste qui connaissait bien le coin. Il nous a permis d'éviter une erreur de navigation qui nous aurait rallongés d'au moins une dizaine de km. Il nous a même invités à planter notre tente chez lui, une invitation que nous avons déclinée. C'était la troisième fois qu'on nous faisait une telle proposition depuis le début du voyage. La plupart des gens que nous rencontrons sur la route sont très ouverts et généreux.
Quant aux automobilistes, ils se classent généralement en 3 catégories. D'abord, il y a un 5 à 10 pour cent qui en voyant passer notre train cycliste ont les yeux qui pétillent. On sent chez eux un mélange d'envie et d'admiration. Ils nous klaxonnent souvent en nous faisant un "thumbs up" ou en engageant la conversation avec nous si les circonstances le permettent. La catégorie la plus importante est celle des indifférents (autour de 90 pour cent). Ils nous considèrent simplement comme un autre véhicule sur la route mais ils prennent soin de rouler loin de nos vélos. Finalement il y a les impatients, ceux que nous dérangeons parce que nous sommes trop larges et pas assez rapides. On les remarque par la brusque accélération qu'ils font à nos côtés ou par la faible distance qu'ils laissent en nous dépassant. Heureusement, ils sont rares. Un exemple: il y a quelques semaines, en montant une côte très escarpée de plusieurs km après avoir traversé le pont enjambant la rivière Hudson, Nathalie a vu une automobiliste ralentir à ses côtés, baisser sa vitre et lui demander d'un ton baveux si elle avait du plaisir... Ce à quoi Nathalie lui a répondu: "Yes, I do!", en cherchant son souffle.
1er octobre: Il commence à faire froid...
Au lever, Mario s'est fait couper les cheveux par "Steve", le sympathique propriétaire noir d'un salon de coiffure spécialisé pour les cheveux crépus, situé juste à côté de notre hôtel. C'était la première fois qu'il se faisait couper les cheveux uniquement au "clipper". Nathalie dit que le résultat n'est pas trop mal. Elle avait fait la même chose la semaine précédente dans le quartier chinois de Philadelphie. Quand nous avons quitté l'hôtel, Steve et ses clients sont sortis sur le balcon du salon pour nous encourager.
Nous avons pédalé toute la journée sous un ciel gris avec un vent de face assez fort. Le mercure oscillait autour de 13-14 degrés Celsius. Dans les montées, nous étions en sueur alors que dans les descentes nous grelottions. Nous avons passé la journée à avoir froid et à enlever et remettre des vêtements.
Je ne pensais jamais dire ça mais un des moments les plus agréables de la journée a été notre arrivée chez Walmart pour acheter de l'essence pour le brûleur (nous étions à sec). La température dans le lobby du magasin devait être autour de 25 degrés. Une oasis de chaleur dans un désert glacial.
On a trouvé des gants de laine pour les enfants et on a aussi magasiné pour toutes sortes de choses dont nous n'avions pas besoin, que nous n'avons d'ailleurs pas achetées... Tout pour rester au chaud le plus longtemps possible!
À l'arrivée au motel, nous avons eu 2 agréables surprises. D'abord le prix, 44$. Pas plus cher que de nombreux campings. Ensuite, il y avait un panier de basket et un ballon bien gonflé qui nous attendaient dans un vaste stationnement asphalté. Les enfants étaient tout excités. Il y avait longtemps que nous n'avions pas joué une partie ensemble. S'en est suivi un match endiablé de "2 contre 1" entre Mario et les enfants, qui s'est soldé par une victoire incontestée de Mario au compte de 21-14. Le compte a été serré durant toute la partie mais les enfants se sont effondrés dans le dernier quart d'heure. Passes molles, lancers imprécis, mouvements moins rapides: ils étaient épuisés. Mario en a profité pour imposer son rythme et s'envoler avec la victoire (plutôt cliché, je pense que je suis bon pour RDS).
2 octobre: Au pays des Amish
La journée de 45 km s'est déroulée sous un ciel toujours gris mais moins froid que la veille, avec un bon vent soufflant généralement dans notre dos.
Après un arrêt au Centre d'information touristique Amish/Mennonite, nous sommes entrés en territoire amish, ce groupe dont le premier principe est de refuser de se conformer à la société de consommation. Les paysages champêtres de cartes postales se succédaient les uns aux autres au fil des vallées et collines.
À un moment, nous avons dû tourner vers le sud et affronter un sévère vent de face sur une dizaine de km, ponctué d'une montagne à franchir avec 6 km de montée et 4 km de descente. Probablement le plus long 10 km depuis le début du voyage.
C'est après cette épreuve que nous avons commencé à voir les "buggy", sorte de calèches tirées par des chevaux, utilisées par les Amish les plus conservateurs. Afin de pouvoir circuler sur la voie publique, ces véhicules sont dotés de lumières de frein et de clignotants alimentés par une batterie. Il semble qu'il y ait plusieurs communautés différentes d'Amish, certaines acceptant l'utilisation de l'électricité et des voitures, alors que d'autres les rejettent. Nous en saurons plus demain, alors que nous visiterons la reconstitution d'un village Amish.
Les enfants ont été bien impressionnés par les calèches et par les vêtements noirs et blancs (hommes et garçons) des Amish rencontrés, ainsi que par les trottinettes utilisées comme moyen de transport par les enfants le long de la routes. Après avoir rencontré un cultivateur Amish avec son attelage de 6 mulets de large tirant une citerne (très impressionnant), ils se sont amusés à calculer le nombre de mulets et de chevaux rencontrés sur notre parcours.
À quelques km de notre destination, nous avons fait un arrêt dans une boulangerie-pâtisserie amish. À défaut d'être doués avec la technologie, ils sont définitivement d'excellents cuistots! Nous avons acheté un gâteau aux pommes pour le déjeuner du lendemain, des biscuits et un beigne pour Hugo. Délicieux!
3 octobre: Visite du "Amish Village"
Nous avons passé la nuit au coeur du comté de Lancaster, au milieu de la plus forte concentration d'Amish de la Pennsylvanie.
Dès notre départ matinal, nous avons pu voir des agriculteurs Amish travaillant dans leurs champs comme nous le faisions au Québec avant l'arrivée des véhicules motorisés.
Notre premier arrêt en matinée a été pour visiter le "Amish Village". Cette ferme construite par une famille Amish en 1840 comporte de nombreux bâtiments: maison principale, "spring house" (maisonnette abritant la source), magasin général, école du village, "smokehouse" (maison à fumer la viande), forge, animaux de ferme dans leur étable, roue à eau pour pomper l'eau de source pour la maison et les animaux de l'étable et moulin à vent pour amener l'eau aux animaux dans le pâturage. De nombreux modèles de "buggy" étaient aussi en démonstration.
Le guide qui nous a fait visiter la maison parlait dans un anglais rapide avec des inflexions germaniques, au grand dam de Nathalie, qui avait bien du mal à le suivre. La disposition des lieux ainsi que le nombre de participants à la visite (une vingtaine) ne permettaient pas à Mario de traduire en direct. C'est donc après la visite que nous nous sommes assis sous un arbre pour résumer le tout aux enfants. Ils n'ont pas semblé très intéressés, peut-être parce que nous leur en avions parlé la veille.
Nous avons terminé la journée à Lancaster, la plus vieille ville non côtière aux États-Unis, fondée en 1730. La vieille ville, en grande partie rénovée, abrite de nombreuses galeries d'art.
4 octobre: Piscine, bain tourbillon, pizza et cinéma: les enfants sont heureux!
Aujourd'hui, c'est journée de congé. Comme d'habitude, elle a commencé par l'école pour les enfants. Malgré que nous soyons en congé, nous avons décidé de pédaler une dizaine de km, sur une route bien ordinaire.
Après un pique-nique très agréable, Mario en a profité pour se reposer paisiblement dans le gazon. C'est alors que sournoisement, 2 petits anges cornus se sont approchés de lui...
L'un d'entre eux s'est mis à lui tirer les cheveux pendant que l'autre s'appliquait à lui taper énergiquement les fesses! Non sans mal, après avoir souffert terriblement aux mains de ses tortionnaires, Mario a finalement pu s'échapper.
Les 2 petits diables, ayant encore de l'énergie à revendre, ont alors décidé de s'attaquer l'un à l'autre dans une bataille de bouteilles d'eau.
Nous avons atteint notre destination peu de temps après, un hôtel avec piscine intérieure et bain tourbillon. La chambre est spacieuse, la buanderie gratuite, et l'eau de la piscine et du bain tourbillon est très bonne. Pour souper, nous avons fait venir de la pizza dans la chambre d'hôtel (il n'y avait rien d'intéressant à proximité), que nous avons mangée en regardant le film "Zathura", un remake de Jumanji qui se passe dans l'espace. Les enfants ont adoré leur journée ! De leur côté, Mario et Nathalie en ont profité pour planifier la suite du voyage.
5 octobre: 58 km de côtes
En matinée, peu avant de traverser à vélo la rivière Susquehanna, Nathalie et Hugo ont eu un petit accrochage. Alors que Mario et Maxime étaient engagés à un croisement, la lumière a viré au jaune. Hugo qui suivait a alors soudainement freiné, s'immobilisant aussitôt. Le poids du vélo de Nathalie étant plus grand (et ses freins pas très bien ajustés), son vélo a embouti celui d'Hugo, les entraînant tous deux par terre avec leurs vélos. Heureusement, il n'y avait aucune voiture derrière eux.
C'est peu après cet incident que nous avons rapidement rencontré la première des trois montées abruptes qui ont ponctuées notre journée, chacune d'entre elles s'étalant sur plusieurs km. En fait, toute la journée a été marquées de montées et de descentes, agrémentées de superbes paysages. Des beaux paysages, mais pas beaucoup d'endroits où se ravitailler en cours de route. Nous n'avons jamais trouvé la petite épicerie mentionnée sur notre carte. Peut-être était-ce le dépanneur du camping que nous avons passé? Nous avons donc mangé des barres énergétiques et des barres granolas toute la journée.
Durant l'une de nos pauses, un cheval qui avait l'air de s'ennuyer seul dans son pré s'est approché de nous pour se faire flatter. Les enfants ont été bien impressionnés. Plus tard, ce sont trois chatons qui nous ont offert un spectacle, l'un d'entre eux s'aventurant à venir nous visiter sur le bord de la route.
Les jambes ont travaillé très forts et les enfants ne se sont pas plaints. Une journée comme celle-ci nous aurait probablement complètement épuisés en début de voyage. Certes, nous sommes fatigués, mais nous récoltons les fruits de plusieurs semaines à pousser sur nos pédales: nos jambes sont maintenant beaucoup plus fortes.
À 5 km de l'arrivée, nous nous sommes arrêtés à un kiosque Amish sur le bord de la route. Nous y avons acheté de délicieux biscuits au chocolat et au beurre d'arachide, que nous avons consommés presto!Après un séjour prolongé en Pennsylvannie, nous franchirons finalement la frontière du Maryland demain matin.