Connecticut
12 septembre: De la pluie et du hockey (suite)
Nous avons atteint notre destination vers 15h, pour se faire dire que l'hôtel pas cher que Mario avait identifié la veille était rempli. On aurait dû appeler avant... On a dû se rabattre sur un autre Comfort Inn, rempli à cause d'un mariage en ce samedi soir... et eux, ils ne nous ont pas fait de prix spécial, malgré la tentative de Mario.
Le bon côté de la chose, c'est que l'accès Wi-Fi haute vitesse nous a permis d'acheter des billets pour un match des Canadiens de Montréal à Tampa Bay, le 30 décembre (125$ pour 4 billets, tous frais compris !) ainsi que pour un match pré-saison des Flyers de Philadelphie contre le Wild du Minnesota, le 29 septembre (73$ pour 4 billets). Voilà qui devrait satisfaire nos jeunes amateurs de hockey (ils sont bien contents).
En contrepartie, nous devrons sacrifier quelque journées de congé, afin d'être à Philadelphie à temps. Après réunion du conseil de famille, les enfants ont trouvé que ça en valait la peine.
Côté budget, nous excédons un peu ce que nous avions planifié. La plus grande quantité d'hôtels que prévu (il n'y a pas des campings partout), le coût des activités, repas et hébergement à Boston, ainsi qu'un esprit "bah... on est en vacance après tout!" sont à blâmer. Rien de trop grave encore, mais il faut corriger le tir. Résolutions: Pas de desserts au resto, si les enfants y tiennent, ils se les paient (sinon on les achètera à l'épicerie); plus de campings et moins de restaurants.
13 septembre: La plus dure journée de vélo à date
Une belle journée de 57 km qui a débuté par une série de côtes comme on n'en avait pas encore vues, même dans le nord du Maine, qui a continué avec une série de côtes encore plus hautes et plus longues et qui s'est terminée, sauf pour les derniers km, exactement de la même façon. De loin la journée la plus difficile physiquement depuis le départ. Faut croire que les vallées glaciaires du Connecticut sont toutes dans l'axe nord-sud (on se dirigeait vers l'ouest).
Heureusement, le moral était excellent et tout le monde était en forme. Maxime a battu son ancien record de vitesse, atteignant 58 km/h dans une descente, alors que Mario atteignait 69 km/h. Les garçons ont été fantastiques. Maxime a dit que la journée avait été "difficile, mais plaisante". Il nous a chanté à vélo le "Chant du Soleil", une ôde lyrique demandant au Soleil d'apparaître. C'est une composition improvisée que Mario aurait bien aimé filmer pour vous la présenter sur YouTube! Mais Maxime, comme tous les artistes, est un peu gêné et il a refusé. Nous sommes cependant persuadés que si vous êtes suffisamment nombreux à réclamer par courriel (max@voyageavelo.com) la vidéo de la chanson, il va s'incliner devant la demande générale. À vos claviers!
Voici l'oeuvre en question: "Soleil, Soleil, Soleil, s'il-te-plait montre-toi, avec tes chauds rayons, sauve-toi de l'influence des nuages infernaux. Ô nuage, nuage, nuage, tu es inutile, tu fais tomber la pluie, ce qui est hostile, c'est toi qui le nourrit (?). Soleil, Soleil, Soleil, s'il-te-plait montre-toi, avec tes chauds rayons, sauve-toi de l'influence des nuages infernaux. Soleil, Soleil, Soleil, Soleil, Soleil" (en fade-out).
Pour sa part, Hugo, toujours notre meilleur grimpeur, a déclaré: "Aucune côte n'a pu m'arrêter depuis le début du voyage, c'est pas aujourd'hui que ça va changer!" Il n'a toujours pas poussé son vélo dans une côte et il est le plus rapide de la famille en montée.
Nous avons encore une fois eu un problème avec l'endroit choisi pour la nuit. L'emplacement donné pour le camping par Google Maps était inexact. Nous nous sommes retrouvés à 6-7 milles de l'endroit visé. Après discussion avec des commerçants de la ville de Stafford Springs, on nous a conseillé un autre camping, beaucoup plus près: "À un mille seulement". Après presque 6 km, les jambes en compotes, nous sommes finalement arrivés à destination... pour apprendre que le camping était réservé aux campeurs saisonniers. Il n'y avait aucun emplacement pour les campeurs de passage. Encore une fois la magie de la petite famille à vélo a opéré. Après quelques minutes de discussion, le responsable du camping, très sympathique, nous a proposé un terrain gazonné en retrait, près de la forêt, à l'écart des autres campeurs. Après une bonne baignade et quelques jeux à la plage du lac du camping, c'est là que nous avons mangé notre repas, en toute tranquillité. Somme toute, une très belle journée.14 septembre: Un nouveau record de drapeaux
14 septembre: Un nouveau record de drapeaux
Après avoir bien séché la tente suite à la rosée et à la condensation de la nuit, nous avons fait route du camping vers le dépanneur le plus près, où nous avons acheté un gallon de lait (3,89 litres, c'était le plus petit format...) pour déguster les céréales achetées la veille et boire du lait au chocolat. Ce petit déjeuner sommaire, s'il était frugal, nous a permis d'éviter un détour d'une dizaine de km.
Nous avons roulé 40 km sous un soleil très agréable. L'événement le plus notable a été le gigantesque cimetière rempli de drapeaux américains que nous avons croisé sur notre route. Maxime y a dénombré 270 drapeaux, qu'il a comptés en roulant sur son vélo (c'est la règle). Au total, à lui seul il en a vu 378 dans la journée, un nouveau record individuel. C'est aussi un nouveau record d'équipe avec 522 drapeaux pour lui et Hugo en une seule journée. Une journée payante pour les enfants.La piscine de l'hôtel Ramada Inn de Windsor Locks a été l'autre fait saillant de la journée. Gigantesque piscine en partie à l'intérieur et en partie à l'extérieur, nous y avons passé plus d'une heure. Chauffée à 88 degrés (selon Mario) ou 84 degrés (selon Nathalie), il a été très difficile d'en sortir.
En terminant, un mot sur le principal défi que les enfants ont rencontré jusqu'à date: l'organisation des effets personnels dans la tente. C'est un défi que nous n'avions pas anticipé, puisqu'avant le voyage, nous avions l'habitude de coucher tous ensemble dans la même tente. Mais maintenant qu'ils sont seuls dans une tente pour 3 personnes, c'est une autre histoire. Dès la première semaine, Nathalie leur a montré comment disposer leurs vêtements, sacoches de vélo, sacs de couchage, tapis de sol, etc. Peine perdue. Après 3 semaines, ils ne trouvaient toujours rien. Leur matériel se transportait comme par magie d'une sacoche à l'autre, mais jamais dans celle où ils cherchaient, générant beaucoup de frustration. Nathalie a finalement fait une dernière tentative en leur montant une tente-modèle et en leur faisant étudier la disposition de chaque objet. Cette fois-ci, après tant de frustration, ils étaient attentifs. C'est maintenant mission accomplie, tout est en ordre, ils retrouvent tout et l'opération paquetage du matin s'en trouve grandement accélérée.
15 septembre: Journée très dure
La carte topographique était claire: nous devions débuter la journée d'une élévation d'une centaine de pieds pour monter jusqu'à plus de 1500 pieds. C'est ce que nous avons fait. Si les enfants ont travaillé fort, ce sont les parents qui ont le plus souffert. Les muscles fatigués des jours précédents ont chauffé toute la journée! Heureusement, une partie de la montée était progressive, l'une d'entre elle s'étalant sur 5 à 6 km.
Au milieu d'une montée, nous nous sommes affalés sur une pelouse pour dîner. Hugo a alors dit: "Il n'y a pas de problème, si quelqu'un sort pour nous avertir, nous aurons seulement à leur raconter que nous allons en Floride en vélo et tout va être OK". Et en effet, quand une dame est sortie, attirée par nos vélos, c'est exactement ce que nous avons fait! Elle a même fait sortir son chien Jackson pour que les enfants puissent le flatter, un Rhodesian Ridgeback très docile. Par la suite, nous avons fait une pause en début d'après-midi sur le barrage du Barkhampsted Reservoir, avec une très belle vue sur la vallée.
Pour nous rendre au camping, nous avons dû affronter une montagne de plus d'un km de haut, avec une inclinaison de 87 degrés (évaluation approximative de Mario, basée sur une observation à l'œil nu...). Une côte infinie et inhumaine! Même Hugo a dû descendre de son vélo pour la première fois et pousser comme nous, humbles mortels. Une fois arrivé en haut le premier, il est revenu pour aider son papa à pousser la remorque. MERCI HUGO! Cette montée en fin de journée nous a complètement lessivés.
Une fois au camping, nous avons appris qu'une famille d'ours rôdait aux environs et qu'ils avaient pris l'habitude de fouiller dans les poubelles. Certaines glacières en styrofoam auraient aussi reçu leur visite. Les propriétaires du camping nous ont prêté un bac de plastique pour entreposer notre nourriture. Une fois recouvert de roche, ils semblaient croire que ce serait suffisant. Heureusement, n'avons pas eu de problèmes.
16 septembre: Le "Chant du Soleil" sera produit en vidéoclip!
Au lever, nous avons eu une surprise amusante: les cheveux d'Hugo étaient pris dans un pain! La veille au soir, il avait omis de bien les rincer après la douche. Nathalie en a profité pour lui faire une super coiffure des années '50.
Nous avons atteint aujourd'hui le plus haut point de l'ensemble de notre périple, soit un peu plus de 1500 pieds. Une journée ponctuée de pas mal de montées et de descentes, mais somme toute rien de bien terrible.
Un gros merci à tous ceux qui ont envoyé des courriels à Maxime pour réclamer haut et fort une prestation vidéo de son désormais célèbre "Chant du Soleil". Grâce à vous, Maxime a décidé de foncer et d'affronter son trac. À la suggestion de Jocelyne R., toute la famille va s'impliquer dans la production d'un vidéoclip hautement sophistiqué, dont le montage sera réalisé par Maxime lui-même, sur iMovie, alors que Nathalie fera office de camérawoman. Les rôles d'Hugo et Mario sont encore à déterminer. À suivre...17 septembre: Pas d'endroit où dormir, on change le trajet!
17 septembre: Pas d'endroit où dormir, on change le trajet!
Après avoir contacté toutes les auberges localisées sur notre trajet, nous avons réalisé qu'elles étaient probablement destinées aux riches New-Yorkais désirant goûter aux charmes des Adirondacks. Les prix variaient de 140$ à 210$ la nuit, pour une chambre. Un peu trop cher pour notre modeste budget, que nous tentons maintenant de respecter avec plus d'assiduité. En l'absence de campings et de motels/hôtels à prix raisonnables, nous avons décidé de changer notre itinéraire. Un motel situé à une quarantaine de km plus au sud que le trajet envisagé initialement fera l'affaire, même si les enfants doivent dormir par terre. Ce changement de trajet raccourcira notre trajet global d'une journée.
La journée de vélo a été très agréable, même s'il a fait seulement 13 degrés Celsius au plus chaud de la journée. Ce fut notre journée la plus froide à date. Nous avons passé la journée à enlever des vêtements en montée et à les remettre dans les descentes. Nous sommes entré dans l'état de New York en début d'après-midi. Quelque peu après avoir croisé le sentier de longue randonnée Adirondack Trail, tout près de Salisbury, nous avons croisé en ville des randonneurs sortis du sentier pour s'approvisionner.
En pédalant à vélo, Mario a fait un cours sur l'économie américaine, la distribution des revenus, la taxation et le système de santé américain. Pendant une quinzaine de minutes, Hugo a questionné son papa, intrigué par Obama et son discours sur les soins de santé et tout le débat sur cette question dont nous entendons beaucoup parler en ce moment.